Single Blog Posts Title

La surprenante reconversion de la base sous-marine

Un bâtiment unique chargé d'histoire qui a survécu à l'emprise des Allemands en 1943, et qui est aujourd'hui l'un des symboles d'art de notre ville bordelaise. Comment ce bloc de béton armé a-t-il pu surpasser son obscure origine ?

La grande immergée du port de la Lune n’a pas toujours été celle que l&rs

La grande immergée du port de la Lune, éclairée de son immense néon bleu « something strange happened here » n’a pas toujours été celle que l’on connaît aujourd’hui. Oui, notre base sous-marine est notre héritage nazi. En 1943, le bloc de béton, que nous connaissons tous, voit le jour après 22 mois de travaux forcés par des prisonniers. Une légende urbaine raconte que plus d’une centaine de ces travailleurs se seraient noyés d'épuisement et même que certain auraient été coulés dans le béton. 235 mètres de long, 160 mètres de large, 19 mètres de hauteur, et une superficie de plus de 41 000 m2, cette base aux quatre sœurs se situant le long des côtes forment à la perfection le « Mur de l’Atlantique » érigé par les nazis fous. Le bâtiment de guerre a été pensé pour vivre des siècles, composé de 11 bassins, il peut accueillir quinze grands sous-marins. Tout ceci surplombé d'une tour bunker abritant des magasins et des ateliers. L'ensemble est couvert d'un toit en béton armé de plus de 5 mètres d'épaisseur, renforcé en 1943 par un dispositif de pare-bombes, capable de provoquer l'explosion d'une bombe avant d'atteindre le toit. Un bijou nazi de 600 000 m3 de béton prêt pour résister.

Quel avenir pour cet amas de béton ?

Après la destruction et le sabotage du matériel nazis par les Alliés en août 1944, il a fallu se demander que deviendrait ce bâtiment. Raser l’édifice bétonné est la première idée à avoir vu le jour. Elle fut rapidement abandonnée, dû à son coup et sa logistique trop complexe. Mais petit-à-petit, elle va renaître dans les esprits après avoir servi de décor pour le film « Le Coup de Grâce » en 1964. Plus tard sous l’impulsion du batteur Jean-François Buisson, un studio d’enregistrement est aménagé pour son groupe dans l'alvéole 9. Le bunker commence à attirer et interpeler les artistes qui y voient un lieu charismatique. En septembre 1998, l'association Art AttAcks réalise la première exposition d’art contemporain « Sous le béton la plage » mêlant arts visuels et architecture. Tout ceci annonce subtilement la vocation artistique du lieu. Quelques mois plus tard, la première grande rénovation du vieux bâtiment a lieu pour permettre le renouveau de la base sous-marine. Lors de l’été 1999, la montagne de métal s’ouvre enfin au public leur proposant des expositions permanentes ou temporaires. Depuis la base a accueilli de nombreuses exhibitions artistiques et plus de 110 000 visiteurs.

Peau neuve, colorée et numérique pour la base bordelaise.

Aujourd'hui la base sous-marine occupe une place incontournable dans le paysage culturel bordelais. Mais en 2020 elle se refait une beauté ! Passée de l'ombre à la lumière voilà le nouvel objectif du monument. Culturespaces cherche à attirer tous les regards bordelais vers le bâtiment bétonné. Son projet ? Faire de la base sous-marine bordelaise le plus grand centre d'art numérique au monde. Plusieurs défis ont dû être relevés en raison de l'historique de la base, ancien bâtiment bombardé et de la présence de l'eau avec une profondeur de 16 m (création de nouvelles passerelles, ajout d'un bâtiment annexe future billetterie). Mais tout est fait pour transformer cet amas de béton en « Bassin des Lumières ». Après une nouvelle rénovation la grande immergée devient innovante et atypique grâce à une nouvelle expérience visuelle et sonore avec la projection de la première exposition depuis la rénovation en l'honneur des tableaux de Gustave Klimt qui épouseront les formes de l'édifice et se refléteront sur les courbes de l'eau. Près de 70 ans plus tard, la base sous-marine s'est métamorphosée en symbole d'art comme si elle voulait prendre une revanche sur l'origine de sa construction.

Pour le mot de la fin : Bruno Monnier, président de Culturespace, affirme que ses équipes et lui ont travaillé d’arrache-pied pour imaginer et concevoir la nouvelle base sous marine. Il confie à AquitaineOnline que « C’est une installation unique au monde qui s’intègre aux dimensions gigantesques du lieu ». Chez Gavé Bleu, nous trouvons le projet fantastique ! Et nous espérons que comme nous, vous serez au rendez-vous pour (re)découvrir ce monument bordelais qui revit !

Commentaire

• Admin99

  February 7, 2025 at 2:24 pm

  Bonjour, ce contenu est appréciable

• Admin99

  November 8, 2020 at 8:41 am

  Trop cool comme article