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July 17, 2019 by James Miller

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Le Lion bleu de Bordeaux, star des réseaux sociaux


Surplombant la place Stalingrad, anciennement place du Pont, et faisant fièrement face au pont de Pierre, le Lion bleu de Xavier Veilhan fait depuis 2005 l’objet de toutes les convoitises.


En France, toute construction d’un bâtiment public a pour but d’accueillir du mond


En France, depuis 1951 et l’arrêté des « 1% artistique », toute construction d’un bâtiment public ayant pour but d’accueillir du monde doit prévoir 1% de son budget total pour financer des œuvres d’art aux abords du bâtiment. En construisant les lignes de tramway, la ville de Bordeaux et sa métropole ont donc mis en place le programme « L’art dans la ville ». Supervisé par le directeur du Centre Georges-Pompidou, cette initiative a pu débloquer plusieurs millions d’euros depuis 2000 pour la réalisation d’une quinzaine d’œuvres. Parmi ces œuvres, nous pouvons noter « La maison aux personnages » place Amélie Raba Léon, les affiches « Aux bord’eaux » présentes dans toutes les stations ou bien le fameux Lion bleu bordelais. Mise en place et vissée sur les pavés de la rive droite le 30 juin 2005, cette sculpture en plastique mesure 6 mètres de haut. Elle va de pair avec la mise en service de la première ligne de tramway dans Bordeaux, la ligne A, qui traverse le pont de Pierre et la place Stalingrad. En décalage total par rapport au style architectural très XVIIIème de la ville, cette œuvre a d’abord été massivement rejetée par les habitants du quartier, mais ils l’ont désormais adoptée.


Un symbole de la rive droite


On n’imagine pas la place Stalingrad sans cet imposant félin coloré. Ce lion bleu est devenu l'emblème de cette place et, pour les habitants de la rive gauche, c’est le symbole de « l’autre rive », c’est la première chose que l’on voit en traversant la Garonne depuis le quartier de Saint-Michel. Ce lion bleu, on s’y abrite, on s’y donne rendez-vous, on s’en sert de repère et les écoliers y prennent souvent leur premier cours d’art contemporain. Ce lion bleu n’est pour certain qu’un gros point azur pixelisé à l’horizon, mais pour d’autres c’est un symbole, un mirage, comme un gros jouet qu'on ne perd jamais. Et ce gros jouet, des centaines d’internautes se le sont attribué et en parlent sur Instagram via le #lionbleu. Ils postent régulièrement des photos de lui, toujours dans la même posture, veillant sur la ville de Bordeaux. D’objet d’art à star du net, il n’y a qu’un pas. Et ce pas, le Lion de Veilhan l’a franchi comme il franchirait la Garonne pour rejoindre le centre-ville bordelais. En plus de son esthétique remarquable, son créateur n’a pas omis de lui donner un sens propre en prenant en compte l’environnement qui entoure cette statue bestiale.


Un tremplin pour Xavier Veilhan


L'artiste plasticien à l’origine du Lion bleu, diplômé de l'EnsAD-Paris (École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs) et officier de l’Ordre des Arts et des Lettres, n’a pas choisi une figure animalière pour rien. La place Stalingrad est un hommage à la victoire de l’armée soviétique durant la Seconde Guerre Mondiale. Xavier Veilhan souhaitait donc offrir à ce lieu une œuvre monumentale qui renforce son identité. À l’instar du Lion de Belfort de Bartholdi, il a donc choisi cet animal pour ses valeurs de force tranquille, se battant pour la justice avec puissance mais intelligence. Il déclarait, avant sa construction, vouloir quelque chose de totémique, à la fois dominant et protecteur. Il ne reste plus qu’à espérer qu’il seconde Bordeaux et ses habitants dans leur quotidien futur. Le sculpteur du Lion a vu sa côte mondiale grimper suite à la réalisation de cette œuvre. Il a, depuis, pu exposer un Carrosse violet à Versailles en 2009, un Skateur bleu en Corée du Sud en 2014, ou encore Romy, une femme jaune, devant la gare de Lille en 2019.


Espérons que cet élan de créativité se poursuive et que, par la suite, Xavier Veilhan réutilise cette couleur qui nous est si chère, le bleu.


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